Carnet 3 : Hassi Labied - O. Atlantique


D'Est en Ouest : environ 1300 km à travers un Anti-Atlas toujours surprenant !
D'Est en Ouest : environ 1300 km à travers un Anti-Atlas toujours surprenant !

S 20 avril : Départ 9 h 30, après des adieux aux 2 frères très sympathiques qui tiennent fort bien leur camping. Ciel peu nuageux, vent faible, mais il ne fait que 17 ° !

Nous remontons un peu vers le Nord jusqu'à Rissani, puis continuons notre voyage vers l'Ouest du pays par la N 12. La t° oscille entre 15° et 21°. Nous roulons dans une large vallée bordée de montagnes parfois dignes d'un décor de western. A cause des nuages assombrissant le ciel, nous les voyons brun foncé, alors que leur couleur est normalement ocre-rouge. Nous stationnons à l'auberge camping Ouadjou, à N'Kob, à 15 h30 (235 km). Le gardien nous offre le thé de bienvenue après notre installation. Nous ne sommes que 2 véhicules dans le camping. Vers 17h30 , il commence à pleuvoir, et cela durera une partie de la nuit.

Ci-dessous, quelques paysages rencontrés sur notre route :

 

D 21 avril : Nuit très calme, soleil et ciel bleu ce matin, 16° à 9 h. 

En ce beau jour (j'espère qu'il l'est aussi pour vous), nous souhaitons à chacun un bonne fête de Pâques. Enfants ou petits-enfants vont s'en donner à cœur-joie dans les jardins pour trouver leurs randonner  . Nous les imaginons courir un peu partout et être fiers à chaque découverte. Nous imaginons aussi leur gourmandise de retour dans la maison. Attention cependant aux excès  !

Quant à nous, nous profitons du soleil pour randonner à vélo et découvrir les casbahs de la vieille ville. Trois d'entre elles se visitent (ce sont des hôtels-restaurants), et c'est avec beaucoup de gentillesse que nous y sommes accueillis. Ce sont toutes de vieilles casbahs que les nouveaux propriétaires ont entrepris de restaurer "à l'ancienne" afin de conserver un patrimoine exceptionnel qui était en voie de disparition. Malheureusement, d'autres promoteurs construisent dans les nouveaux quartiers des immeubles en béton et parpaings, ce qui n'est pas du goût de tous !  Mais il faut savoir que restaurer une ancienne casbah nécessite des capitaux très importants. Après-midi, petite balade à vélo de 15 km, juste pour l'entretien de notre forme.

 

L 22 avril : Soleil dès le matin, légèrement voilé, 26° dans l'après-midi. Nous en profitons pour sortir le c-car du camping pour parcourir  30 km de goudron dans la montagne. J'ai oublié de dire qu'ici la montagne n'est pas encore l'Anti-Atlas quoiqu'elle le prolonge vers le N-E : c'est le massif du Saghro, qui s'en distingue par sa nature géologique. C'est une montagne volcanique sans végétation, si ce n'est le long de l'oued, presqu'à sec en ce moment. Très peu de population dans ce désert minéral hostile. Nous avons pourtant vu, parmi des amandiers et quelques palmiers, des petits champs de pastèques, de tomates, de blé (souvent déjà coupé), de luzerne. Nous avons peine à imaginer la vie extrêmement difficile que les nomades doivent supporter ici à longueur d'année... Après le goudron, la piste traverse le Saghro par des lacets très serrés et un col à 2000 m, inaccessible aux c-cars. Nous rebroussons donc chemin. Les photos vous donneront un aperçu du décor.

Après-midi, nous nous efforçons d'enlever le plus possible de sable et de poussière accumulés dans le c-car depuis Hassi-Labied . Nous roulerons demain dans un véhicule nettement plus propre !!!

 

Ma 23 avril : Nous quittons N'Kob pour rattraper la vallée du Drâa (dite "vallée aux mille casbahs") et descendre au Sud vers Zagora où nous ferons étape au camping "Les Jardins de Zagora". Le fleuve Drâa est quasiment à sec et la palmeraie qui suit son cours est alimentée (entre 5 et 20 jours/an) depuis l'immense lac de barrage de Ouarzazate, par canaux d'irrigation. La palmeraie reste verte et les cultures se font toujours à l'abri du soleil sous les palmiers. Le long de la route, des agriculteurs vendent des plateaux de dattes.

A Zagora, nous nous arrêtons en ville pour le ravitaillement en fruits, légumes, lait, pain et eau. Puis nous nous installons au camping pour plusieurs jours. Après le repas, nous nous reposons un peu en jouant  au "6 qui prend" et au Sudoku. Puis nous discutons avec Mohammed, le propriétaire du camp pour passer une nuit dans le dunes et, affaire conclue, nous partirons jeudi matin en 4x4 pour 24 h de désert vers les dune de Cheggaga, du côté de Mahmid . Cette fois, nous n'enfourcherons pas de drom, nous voyagerons assis confortablement (avec l'âge, on devient douillet) ! 

En fin d'après-midi, puisque nous avons acheté des oranges, devinez ce que nous avons entrepris ? ... Mais oui, vous avez trouvé, de la gelée d'orange ! Lors de ce 1er essai réussi, nous avons obtenu 5 pots.

 

Me 24 avril : Nuit très calme (nous sommes 2 c-cars au camping), soleil dès le matin pour prendre le petit déj. dehors à 8 h 30. Après la douche, le propriétaire du camp nous conduit avec sa voiture au nouveau souk, installé bien plus loin que les années précédentes. Puisque nous avons épuisé nos oranges hier, nous en rachetons, et ferons une nouvelle "fournée". Colette profite de notre sortie au marché pour faire faire une lessive qu' elle accrochera au retour. Nous rentrons en "petit taxi" (5 Dh/pers) en fin de matinée. Après-midi, jeux et vélo.

 

J 25 avril : Lever tôt pour un départ à 9 h 15 vers Mahmid et l'erg Cheggaga (environ 120 km). Hassan, notre chauffeur et guide conduit prudemment sur la route, et évite de trop nous chahuter sur les pistes du reg et de l'erg. Notre 4x4 est vétuste et bruyant de partout ! 1er arrêt en ville pour réparer une crevaison à l'Ar. Dr ! Comme le pneu est récent, on lui place une chambre à air neuve. 2ème arrêt, 20 km plus loin, à Tamegroute pour  3 visites accompagnées : la bibliothèque de l'école coranique qui possède plusieurs versions manuscrites du Coran dont 1 datant de 1 303 ! Puis nous parcourons la ville "souterraine" aux ruelles sombres, éclairées par quelques puits de lumière. Il nous faut du temps pour nous habituer aux contrastes de lumière. Nous assistons à la cuisson traditionnelle du pain dans le four berbère. Plus loin, les potiers travaillent chacun à leur poste (préparation de l'argile locale, pétrissage avec les pieds, façonnage de différents objets au tour à pied, séchage au soleil, décorations avec différents pigments naturels, cuisson traditionnelle au feu de feuilles de palmiers, puis nous arrivons inévitablement au magasin de vente Les objets sont très joliment colorés, avec des dessins superbes, mais nous n'achetons pas car cela ne correspond pas au style de chez nous.

Nous reprenons la route (ou plutôt la piste) à travers le reg. Je pense que pour un étranger, il est impossible d'emprunter ces pistes sans se perdre dans le désert. L'erg de Cheggaga mesure environ 80 km sur 40 km, et bien sûr, il n'y a aucune indication de direction !... A midi, nous stationnons dans un bivouac où notre chauffeur-guide sort maintenant sa "casquette" de cuisinier. En peu de temps, pendant qu'on déguste notre thé de bienvenue, il nous prépare une salade marocaine aussi copieuse que délicieuse, accompagnée de 3 brochettes de poulet (chacun) cuites au barbecue. Pour le dessert, nous avons droit  à 1 pomme et 1 banane chacun. Et nous continuons notre chemin... En cours de piste, nous nous arrêtons à ce qui était une source et qui est maintenant un puits avec une pompe alimentée par des panneaux solaires. L'arrêt suivant sera pour voir une oasis : de l'eau au milieu de nulle part, avec des palmiers et un troupeau de chèvres. Et encore un arrêt pour livrer un paquet dans un campement de nomades. Nous en profitons pour photographier les kaïmas.

 

Nous arrivons enfin à notre bivouac dans les dunes. 2 couples tchèques sont arrivés juste avant nous, seuls, en voiture. Comment ont-il fait ?... Bref, le thé de bienvenue nous fait du bien, la route a été un peu harassante ... Nous nous promenons un moment sur les dunes puis nous nous faisons bronzer en écoutant le silence, interrompu par moments par le passage d'un 4x4 au loin. Nous  admirons le paysage, toujours aussi fascinant. Hassan nous rejoint vers 19 h 30 pour le coucher de soleil, un peu dans la brume (encore une fois !). Nous redescendons de notre perchoir pour passer à table : 1 bol d'harira (soupe de légumes), tajine de poulet aux légumes variés, melon, pomme, orange. A la fin du repas, Hassan et le jeune qui s'occupe du campement nous invitent à les rejoindre autour du feu de bois. Ils chantent des chants traditionnels en jouant du djembé et des "castagnettes" métalliques. La t° a baissé, mais il fait encore très chaud à 22 h 30, au coucher. Nous ne tarderons pas à nous endormir en pensant aux  milliers d'étoiles que nous avons pu voir dans un ciel très noir...

 

V 26 avril : Nous nous réveillons avant que le guide vienne nous chercher pour admirer le lever du soleil. On escalade une dune dont le sable, brûlant hier, est étrangement froid ce matin. On peut voir sur le sable les traces de passage de différents animaux vivant dans ce milieu hostile : scarabées, lézards, oiseaux... Le disque solaire apparaît enfin dans le ciel encore voilé : c'est presque magique, dans ce lieu ! Au bivouac, le petit-déjeuner est servi :  jus d'orange, thé, café, lait, yaourt, Vache Qui Rit (pourquoi elle rit ?), biscuits, gâteau, pain et confitures diverses.

Il nous faut maintenant reprendre nos affaires et monter dans le 4x4 pour regagner Mahmid (40 km de piste dans les dunes -en 1 h 45-). A 2 reprises, venu d'on ne sait où, un homme nous fait signe d'arrêter et discute avec Hassan. Ce dernier nous explique que l'homme va dans notre direction, et nous demande si on accepte de le prendre. Evidemment, nous acceptons. Le premier sera déposé quelques km plus loin dans le désert Plus tard, le deuxième viendra avec nous jusqu'à Zagora.

Après Mahmid, la route goudronnée est très confortable, jusqu'à Zagora. Hélas, 10 km avant la ville, nous re-crevons dans une courte zone de travaux, de la même roue qu'hier matin, et le 2ème homme encore avec nous, aidera Hassan à changer la roue.

Arrivés au camping à 12 h 30, nous nous précipitons sous la douche ! A 13 h 30, le propriétaire du camping nous emmène chez lui, car sa femme nous a préparé un excellent couscous, pour nous remercier des vêtements d'enfants que nous lui avions offerts (encore merci à Ingrid qui nous les avait confiés).

De retour au camping, jeux de société A L'OMBRE, car il fait  TRÈS chaud (36°) ! En fin d'après-midi, après quelques degrés de moins, nous nous décidons à presser les oranges  pour la 2ème série de gelée. On en réussira 8 pots...

 

S 27 avril : Soleil légèrement voilé et chaleur dès le matin. Après le petit déj pris dehors, nous allons à vélo rejoindre la coiffeuse chez qui Colette avait pris rendez-vous. Elle lui explique tous les produits qu'elle avait apportés pour sa coloration. Ensuite, la coiffeuse me dit qu'il ne faut pas rester là, au cas où une autre femme arriverait !

Dans l'après-midi, une association de jeunes filles et femmes vient se réunir dans la grande salle du camping pour chanter, danser et s'amuser. Intéressant à voir et à écouter, mais INTERDIT de prendre des photos ! Au bout d'un moment, je m'éclipse pour mettre à jour le site. La fête durera jusqu'à 22 h !!!

D 28 avril : 24° et soleil voilé ce matin à 7 h, on ne se plaint pas ! Je profite de cette t° douce pour peaufiner la rédaction du site en remaniant les textes et en ajoutant les photos et leurs légendes. Puis nous partons à pied au grand souk du dimanche. Nous achetons des  légumes divers (6 Dh/kg), des oranges (3 Dh/kg) et 2 gros melons jaunes très sucrés pour 15 Dh. Nous prenons aussi des œufs (1 Dh/pièce). Rappel : 1 € = 10 Dh (environ)

L'après-midi, préparation des légumes, cuisson des haricots verts et confection d'une ratatouille au poulet.

 

L 29 avril : Nous prenons la route en milieu de matinée pour Foum-Zguid (135 km de paysage désertique). Ce jour, à sa demande, c'est Colette qui conduit, je peux donc admirer les paysages comme je veux. Dans ces déserts de pierrailles et de sable où rien ne devrait pousser, les paysans réussissent à cultiver des pastèques dans des champs assez grands, quelques céréales et des cultures vivrières pour la famille, en plus des dattes.

Mais comment font-ils, me direz-vous ? D'abord, les exploitations sont proches de l'oued dans lequel ils pourraient puiser l'eau dont ils ont besoin. Mais l'oued est à sec ! Alors, ils font procéder à des forages, et pompent le précieux liquide, qu'ils accumulent dans des réservoirs qu'ils ont construits. Et bien sûr, ce pompage ne se fait pas à la main ! Ils possèdent maintenant des pompes électriques alimentées par des panneaux photovoltaïques groupés par 4 ou 8 (voire plus). La distribution dans les cultures se fait par des km de tuyaux de goutte-à-goutte. Étonnant, non ?

60 km avant Foum-Zguid, c'est une succession de champs de pastèques ou de melons jaunes ovales. La récolte est commencée, et sur la belle mais étroite route, c'est un ballet incessant de camions remplis de 15 à 20 tonnes de ces fruits, surmontés par une dizaine d'ouvriers agricoles, au risque de leur vie ! Ils transportent leur cargaison dans les souks locaux, ainsi qu'à Agadir. A part eux, peu de circulation de voitures...

Nous arrivons à Foum-Zguid (capitale de la pastèque) à 15 h. Installation au camping "Kaïma Parc", jeux de société à l'ombre (34°), puis petit tour à vélo dans les environs. Retour à 19 h pour le pastis. Après le repas, nous jouons au Sudoku dehors (37° dans le c-c à 21 h 30).

Encore une fois, cette nuit le vent a soufflé fort, mais j'avais pris mes précautions !!!

 

Ma 30 avrilNous quittons le camping en direction de Taliouine, ville du safran (200 km). Nous longeons d'abord des champs de pastèques, puis, dans la montagne, on peut voir des cultures étendues de céréales, et quelques grands troupeaux de chèvres. Ici, c'est le travail des nomades qui domine. Nous arrivons au camping "Toubkal" (nom du point culminant à près de 4 000 m, du Haut Atlas) vers 14 h 30. Après s'être installés, nous attendons que la t° baisse un peu pour aller en ville à 4 km, acheter notre provision de safran à la coopérative de producteurs. Nous achetons aussi quelques cartes postales (on n'en trouve pas partout), et du pain au four du boulanger, miamm ! De retour au camping, je rédige le carnet. J'ajouterai quelques photos demain ou jeudi, quand nous serons à Tata. Le vent d'aujourd'hui plus frais, a fait baisser la t° : il ne fait plus que 27° à 21 h.

 

Me 1er mai : Nous quittons la cité du safran vers 10 h sous un ciel ensoleillé mais nuageux. Nous attaquons la montagne assez rapidement et nous constatons une certaine activité humaine, bien que peu visible. Il faut bien scruter au loin pou la découvrir, et je dois souvent photographier au zoom. Le vent, d'abord frais, se réchauffe peu à peu et dans l'après-midi, il se renforce et la poussière cache les montagnes. On se croirait chez nous en automne dans le brouillard !!! Nous  arrivons à Tata à 15 h 30 dans une ville "abandonnée" : pas âme qui vive dans la rue principale, pas un véhicule, ni de 2 roues. C'est jour férié et il fait 35°... Colette a encore conduit 190 km.

 

J 2 mai : Dès le matin, beau temps, ciel bleu, chaleur, nous aimons cela, nous sommes bien ! Ce matin, nous enfourchons nos vaillants destriers couverts de poussière pour faire un tour dans la palmeraie de Tata, histoire d'épaissir la couche déjà présente. Nous reconnaissons beaucoup d'endroits déjà vus les années précédentes (réserve d'eau, cimetière, écoles, partage des eaux d'irrigation par clepsydre...). Les vieux murs en pisé des jardins continuent de s'effondrer, mais les jardins sont toujours bien cultivés pour la famille et les bêtes. L'oued Tata est sec jusqu'à la palmeraie, mais à partir de celle-ci, le surplus d'eau d'irrigation va"mouiller" la rivière, et ça fait joli !... De retour en ville, petit tour sur le souk, mal approvisionné : nous n'achetons que des tomates et un melon de 2,4 kg. Mais nous complétons par quelques canettes de bière achetées à l'hôtel "Renaissance".

Après-midi, pendant qu'un orage menaçant gronde sur la montagne, je rédige le carnet et y ajoute les photos. Nous ne recevrons que 4 à 5 gouttes, à peine de quoi fixer la poussière sur le c-car !

Le soir, petit resto local où nous mangeons chacun 3 keftas accompagnées de tomates et oignons cuits à la plancha, avec de succulentes frites et 1 bouteille...d'eau (le tout pour 60 Dh). En sortant, nous nous offrons un dessert à la boutique voisine : 2 beignets bien gras, cuits dans de l'huile bien noire et enrobés de sucre, un vrai délice, qu'on ne se refuse jamais dès qu'on trouve un marchand de beignets ! (celui-ci est le premier).

 

V 3 mai : Ce matin vers 11 h, nous quittons le camping où nous étions les derniers. Ciel bleu, encore du vent , et 24° seulement. Nous nous dirigeons vers Tafraoute , ville réputée pour la solidité de ses babouches.

Nous suivons tout d'abord une large vallée bordée de montagnes peu élevées mais dont les couches géologiques tourmentées ont des couleurs variant du beige rosé jusqu'à l'ocre brun. Nous nous arrêtons à un puits où une famille de nomades est occupée à abreuver un beau troupeau de chèvres et de brebis. C'est un âne, dirigé par une jeune femme qui remonte le seau en pneu. Le plus âgé de 2 hommes le réceptionne pour le vider dans l'abreuvoir. L'eau est à 10 m de profondeur, et le seau plein doit peser environ 20 kg. C'est un travail harassant, surtout sous ce soleil. Bien sûr, on fait connaissance, on discute un peu (on se fait mutuellement comprendre), on blague et on rit, on a l'autorisation de les photographier, et le thé nous est offert. Avant de les quitter, nous leur laissons un paquet de vêtements. Nous ajoutons aussi des jouets et une peluche pour les enfants. Les parents étaient rayonnants !

Quant au plus âgé, il a trouvé son bonheur avec une flûte à bec dont il s'est emparé pour nous jouer des airs mélodieux connus peut-être de lui seul. Encore une rencontre merveilleuse ! A midi, nous avons mangé dans ce même décor, au milieu d'un désert où l'on ne voit aucun signe de vie aussi loin que le regard puisse se poser.

L'après-midi se passe à rouler en montagne, sur une route bien revêtue, et dans des décors toujours merveilleux par leurs formes et leurs couleurs. On se serait cru dans un "grand huit" et on est monté jusqu'à 1800 m !

En approchant de Tafraoute, les pentes sont couvertes d'amandiers, les villages paraissent plus riches, avec de belles maisons bien  propres. Puis nous voyons nos premiers arganiers.

Nous nous installons comme d'habitude au "Camping Tazka", un peu à l'écart de la ville. (170 km)

 

S 4 mai :  Ciel bleu dès le matin, mais fraîcheur :  il ne fait que 15°, c'est fort inhabituel pour nous maintenant. Nous ne sommes pas en altitude (930 m), mais nous subissons -moins que vous- un refroidissement dû sans doute à la période des Saints de Glace, eh oui, même en pays musulman !

Bref, dans la matinée, nous appelons notre ami Youssef, très agréablement surpris qu'on soit déjà à Tafraoute. Il a quitté Tata pour Tafraoute il y a peu de temps et il nous attendait avec impatience ! Evidemment, on le voit arriver au camping en moins d'1/2 h, le temps d'emprunter un vélo à un voisin... Les retrouvailles sont chaleureuses, d'autant que depuis l'an dernier, il se faisait beaucoup de souci pour la santé de Colette, suite à sa morsure de drom. Pourtant, de France, on lui donnait des nouvelles, mais il pensait que ce qu'on lui disait n'était que pour le rassurer. Brave homme, qui a été très affecté par le décès de sa mère en début d'année.

Nous avons évidemment beaucoup de choses à nous dire. Nous allons en ville à vélo, il nous montre l'emplacement de son studio et nous faisons quelques courses. Puis nous rentrons au camping pour manger ensemble. Après-midi, nous lui montrons le diaporama que nous avions réalisé en 2013 sur le Maroc. Il en reste "baba" et m'en demande une copie. Et retour en ville, à la recherche de bonnes babouches fabriquées ici. On se  quitte à 19 h et on se donne rendez-vous demain à 11 h.

 

D 5 mai :  Aujourd'hui, nous avons dû retarder nos montres d'1 h, et ce, pour la durée du Ramadan. A midi au Maroc, il est 14 h en France. A la fin du Ramadan, nous reviendrons à 1 h de décalage. C'est encore plus compliqué que chez nous !!

Ce matin, lessive, un peu de nettoyage, douche, et nous rejoignons Youssef en ville. Nous allons au souk acheter des légumes et de l'agneau que nous portons dans un petit resto, pour faire préparer un bon tajine pour 19 h. De retour au camping, repas et discussions. Ensuite Youssef nous fait visiter son studio. Il est à l'étroit, mais c'est tout ce qu'il a trouvé, et il est déjà en quête d'un appartement plus grand. Il nous présente ensuite à une dame qui vend des crêpes et qui habitait aussi Tata. Elle a 1 garçon de 8 ans et une fille de 4 ans. Nous leur offrons des jouets. Elle nous offre une crêpe. Nous acceptons, mais seulement pour 20 h environ, après manger.

Nous achetons des babouches. Les féminines à la mode sont brodées (photo ci-dessus). Les traditionnelles sont sans broderies, rouges pour les dames, et jaunes pour les messieurs.

Nous arrivons au resto à l'heure convenue, avec notre pain et une bouteille d'eau. Le tajine est prêt, et il est succulent. La dame nous a compté 3O Dh pour la préparation !

En sortant, Youssef veut encore nous présenter une famille nombreuse qu'il connaît depuis plusieurs années. La maîtresse de maison, Khadija, nous accueille très gentiment et nous offre le thé. Nous offrons aux enfants des petites voitures. Ils sont ravis. La dame nous invite pour un couscous le lendemain. Colette lui demande si elle peut assister à la préparation et faire des photos : "makan mouchkil" (pas de problème) lui répond-elle...

Vers 21 h 30, Youssef nous téléphone pour nous confirmer le début du ramadan : ce sera mardi, la  décision vient d'être prise.

 

L 6 mai : Ce matin, tri dans les vêtements qu'on nous a confiés, pour distribuer chez Khadija. Avant de la rejoindre à 10 h 30, nous achetons un poulet de 2,5 kg (60 Dh), qu'elle ajoutera au couscous. Elle parle peu français, mais elle arrive à bien nous expliquer sa manière de le préparer. Il nous est servi quand la famille est au complet (grand-mère, père rentrant du travail et enfants rentrant de l'école). Il est accompagné de petit-lait, qui accompagne à merveille ce plat succulent. Un bon moment de digestion est nécessaire pour nous permettre ensuite de boire le thé et de déguster un dessert : pâte fine découpée en lamelles, entortillées, cuites à la friture, puis plongées immédiatement dans du miel et dans des graines de sésame. C'est une des pâtisseries traditionnelles du ramadan, que Khadija a confectionnée ces jours derniers.

Nous prenons congé de nos hôtes après cette belle journée riche en découvertes et émotions. Ils souhaitent nous revoir avec la famille si nous revenons à Tafraoute. C'est promis !

 

Du Ma 7 au 13 mai : 1er jour de ramadan. Nous avons fait nos adieux à Youssef hier soir pour  éviter les effusions larmoyantes ce matin. Après avoir fait les vidanges et le plein d'eau, nous quittons Tafraoute pour aller à Tiznit (110 km). Il fait beau (31°), mais le ciel est déjà voilé au loin. La vallée que nous suivons au départ est bordée par des petites et très belles formations de grès rose. Plus loin, la montagne passe du minéral au végétal, avec des cultures. Nous voyons enfin du vert ! Ensuite, les flancs sont plantés d'arganiers, jusqu'aux villages en bas. A voir les belles grandes maisons individuelles neuves, on comprend que l'exploitation des arganiers rapporte bien à ces agriculteurs, et c'est tant mieux pour eux, car les autres restent souvent très pauvres, sauf s'ils cultivent des oliviers ! Après le col du Kerdous (1100 m), la route descend jusque dans la plaine de Tiznit, qui continue jusqu'à l'Océan Atlantique. 

Vers 13 h 30, nous nous installons au "Camping Targua", à 2 km de la ville. Après-midi, balade à vélo en ville et achats alimentaires. Depuis notre dernier passage, la rue principale s'est bien modernisée : canalisation de la rivière pour éviter de gros dégâts lors des crues, tout-à-l'égout et bon revêtement de macadam.

Vers 17 / 18 h, la sortie des bureaux coïncide avec celle des écoles. Le monde afflue pour faire des courses pour la rupture du jeûne de ce 1er soir de ramadan. Piétons, cyclistes, motos, triporteurs taxis, camionnettes essaient de se frayer un chemin entre les étals de chaque côté de la rue principale ! Nous devons souvent actionner nos sonnettes et faire usage de nos freins si nous ne voulons pas toucher quelqu'un ou se faire bousculer. On se croirait à Calcutta ou à Bangkok ! Dans les jours qui viennent, nous irons en ville à pied, uniquement pour photographier la cohue ...

Mercredi, nous sommes allés chez l'ophtalmo pour vérifier ma vue de l’œil droit. Nous y étions allés pour prendre rdv, mais nous avons été pris tout de suite (pas comme chez nous !). Après les divers examens, il me confirme que les implants sont bons, mais qu'un "voile" sur celui de droite serait à enlever au laser en rentrant à la maison. A part cela, ma vue n'a pas bougé, et je suis rassuré.

Jeudi matin, nous sommes allés en taxi au grand souk hebdomadaire, assez loin du camping. Achat de fruits et légumes toujours aussi frais, appétissants et pas chers. Nous achetons nos premières fraises (15 Dh / kg). Nous en mangeons une partie en dessert. Quant au reste, nous le transformons en 12 pots de confiture dès l'après-midi. Vers 17 h, nous allons en ville pour photographier la cohue décrite plus haut, mais les marocains sont moins nombreux aujourd'hui, probablement à cause du grand souk de la journée. Je fais quelques clichés quand même.

Vendredi, on traîne un peu au lit le matin, et on ne se presse pas, car le ciel est gris et la t° ne dépasse pas 19° ! Mais le temps de mettre à jour le site, le soleil refait son apparition et il fait 21°, à 11 h - Maroc, ou 13 h - France.

 

Samedi : Matinée grise, mais journée chaude encore (29°). Farniente et achats en ville. Nous n'avons pas pu résister aux abricots qui nous offraient leurs couleurs et leurs odeurs, miam miam ! Mais c'est pour demain ...

Dimanche : Soleil au réveil (7 h) et déjà 21° ! Et la météo en remet une couche en annonçant 37° après-midi ! Mais on aime ça et on va en profiter !!! Pour commencer, confitures avant le pic de t° :  --> 8 pots d'abricots qu'enfants et petites-filles vont apprécier à notre retour. Un peu de rangement dans le c-car : demain, nous partons voir l'Atlantique, à Sidi-Ifni.

Ci-dessous, une délicieuse douceur marocaine qu'on trouve toute l'année, mais spécialement lors du ramadan. Mieux vaut ne pas en acheter sous peine de tout manger en 2 minutes chrono ! La pâte est aplatie finement, puis découpée à la roue crantée. Chaque morceau est ensuite 'touillé", cuit dans l'huile, et aussitôt plongé dans le miel puis roulé dans les graines de sésame. J'en baveSLOURP !  Le petit atelier que nous avons visité en fabrique 500 kg par jour, 7 j / 7, à 4 ou 5 personnes !

 

L 13 mai : Départ 9 h sous 31°, S-O vers la côte. Le long de la route, on observe de plus en plus de cultures de figuiers de barbarie. Ils sont plantés seuls, ou entre les arganiers qui couvrent les collines. Une partie des fruits seront vendus et mangés, et on extraira les pépins des autres pour en extraire une huile végétale aux nombreuses vertus pour la peau. Il faut 1 tonne de ces petites graines pour extraire par pression à froid 1 litre d'huile !

En longeant à présent la côte vers Sidi Ifni au Sud, le temps se voile d'une brume de mer de plus en plus opaque, et, de la route, on ne voit plus l'océan ! On s'installe au Camping Sidi Ifni (80 km). Deux autres c-cars arriveront ensuite.

En fin d'après-midi, visite au marché aux poissons. Les pêcheurs en barque attrapent leurs proies au filet ou à la ligne et apportent leurs prises au marché dès leur arrivée au port. C'est du tout frais, et c'est tentant. Nous achetons des grosses gambas (12 au kg, 170 Dh/kg) dont nous nous régalerons le soir au c-car. Non loin de là, de nombreux stands vendent des pâtisseries, des gâteaux, des sucreries. Les marocains adorent, et leur consommation augmente en période de ramadan !  Nous ne résistons pas non plus à 2 carrés glacés que nous mangerons au goûter.

Ah, j'ai oublié de vous dire que le début et la fin du jeûne, chaque jour de ramadan, sont signalés par les muezzins ou par un signal sonore (sirène, bang...) au lever et au coucher du soleil. Voilà encore des bruits qu'on ne connaissait pas !

 

Ma 14 mai : Temps toujours voilé le matin, mer agitée, et 19°  à 8 h. Nous flemmardons en attendant que le soleil refasse son apparition. On déjeune tard, et à 13 h, on se contentera d'un yaourt, de 2 délicieuses bananes  du Maroc et d'un café. Ne vous inquiétez pas : on n'est toujours pas convertis et on ne suivra pas le ramadan ....!

Après-midi, nous allons faire un tour à vélo le long de la côte, mais la vue sur l'océan est "bouchée", ce n'est pas intéressant.  Au retour, petite visite au marché pour acheter 2 délicieux carrés glacés (c'est l'heure du goûter), et du pain.

 

Me 15 mai : La brume de mer épaisse ne s'est pas dissipée de la nuit, mais il ne fait pas froid (20° et pas de vent). Nous discutons avec des camping-caristes voisins, je vais promener un moment sur la plage, mais la couleur grise du ciel est triste et l'océan bien agité. Nous décidons de partir après le repas, en remontant la côte jusqu'à Aglou-Plage (66 km). Sur la route, par prudence, j'ai allumé mes feux de route ! Nous nous installons dans un très beau camping, que nous partageons avec un seul couple français en caravane. Mais le ciel est toujours gris, nous sommes dépités... Colette passe le temps à faire les poussières du c-car, et moi, j'essaie de compléter le site, malgré les nombreuses coupures du réseau WiFi ... On reçoit aussi la télé, cela permet aussi de patienter.


Fin de ce "Carnet 3"