Carnet 5 : Marrakech - Khouribga


Marrakech-Khouribga : environ 680 km
Marrakech-Khouribga : environ 680 km

Me 29 mai : Nous quittons nos cousins à 9 h. Nous passons sur le côté de Marrakech et prenons la route d'El Jadida pour faire compléter notre bouteilles de Propane et remplir la bouteille de Butane. 

Nous nous dirigeons ensuite vers Essaouira pour y passer quelques jours. Sur la belle route, bordée d'oliveraies, d'eucalyptus,  puis d'arganiers, peu de véhicules, mais 37° ! En cours de route, nous achetons quelques fruits et légumes, et nous pic-niquons en campagne loin de tout. La route est passée à 4 voies limitées à 100 km / h. Nous arrivons devant l'unique camping d'Essaouira à 16 h, pour le trouver fermé ! Pas pour cause de ramadan, non non, fermé pour cause de fermeture ... définitive ! Il a été rasé depuis 2 ou 3 mois, et un immeuble se construit à sa place. Nous nous dirigeons vers un parking en bord des dunes, mais on nous annonce qu'il est interdit d'y passer la nuit. Je pense que la ville d'Essaouira ne veut plus de c-cars sur son sol. Dommage, autrefois, elle était beaucoup plus hospitalière . . . Nous nous installerons à Ounara, 15 km à l'Est dans les terres, au "Camping Les Oliviers". Nous sommes sur un gazon bien vert,  à l'ombre des oliviers, avec une superbe piscine et la Wifi. Les boutiques sont à 50 m. Il n'y a que 3 c-cars allemands. (245 km parcourus aujourd'hui).

J 30 mai : Journée farniente, ça fait du bien !...

 

V 31 mai : Randonnée à vélo de 25 km pour se dérouiller les gambettes.

 

S 1er juin : Journée à Essaouira : transport A & R en grand bus (ligne Casablanca-Essaouira).

Nous quittons le camping avec 30°, et nous arrivons à Essaouira à 22°, dans la brume, et le vent éternel qui, fait la "réputation" de la station.

Nous mangeons au resto "La Découverte" pour déguster un tajine de lotte, une première pour nous : excellent.

Puis nous nous baladons dans la médina pour admirer les ébénistes spécialistes du bois et de la racine de thuya. Nous prenons le temps de discuter avec ces artisans, fiers de nous fournir des explications sur leur travail et de nous montrer leurs réalisations. 

Nous flânons aussi sur les remparts pour la vue sur la mer (brumeuse et agitée), et sur les ruelles qui les suivent.

Sur le port (qui est en travaux de rénovation) nous déambulons dans les allées mouillées ou boueuses pour voir ce que les pêcheurs ont rapporté : sardines, bien sûr, mais aussi raies, sabres, murènes, rascasses, crevettes, gambas, araignées, poulpes, langoustes, homards, requins et d'autres espèces inconnues de nous. La foule est ici toujours nombreuse pour acheter du poisson extra frais au prix "pêcheurs". Les chats et les mouettes profitent d'un instant d'inattention des vendeurs pour leur chaparder de quoi se nourrir. Quel vacarme !

Nous revenons au camping par le bus de ligne, tout neuf et très confortable.

Ci-dessous, les photos de notre journée à Essaouira

 

D 2 juin : Chaleur au réveil. Vers 9 h, nous partons pour un tour à vélo de 50 km dans la campagne intérieure. La route est vallonnée, un filet d'eau coule dans l'oued que nous suivons. Les collines de chaque côté sont plantées d'oliviers et d'arganiers. Nous avons vu une huilerie, mais fermée à cette saison.  Ça et là, une coopérative propose ses produits d'argan et du miel. Beaucoup de terrains agricoles ont été vendus (souvent à des français), et de grandes et superbes villas y ont été construites. Ici, le temps est chaud, non soumis aux vents de l'Atlantique, et la campagne est super calme. Des maisons d'hôtes de charme ont été construites le long de notre itinéraire. Nous en visitons une, aménagée pour les handicapés, avec hammam, piscine et défibrillateur ! Les chambres de plain-pied entourent un patio fleuri et ombragé. A 10 h 15, un "costaud" est arrivé pour un cours d'aquagym. La maison propose encore bien d'autres activités.

Nous avons déjà parcouru 20 km et nous faisons demi-tour. Il fait de plus en plus chaud, Colette fatigue et peine à pédaler. Nous nous arrêtons souvent, à l'ombre, pour qu'elle puisse boire et se reposer un peu. A 8 km du camping, pour ne pas faire un malaise en roulant, elle fait signe à une voiture qui s'arrête. Le monsieur accepte de  la prendre avec son vélo, moi, je continuerai seul à pédaler. Il la dépose gentiment à la porte du camping ! Quand j'arrive, elle s'est déjà reposée et a repris son souffle...

Moralité : la prochaine fois, il faudra impérativement partir vers 7/8 h pour ne pas souffrir de la chaleur !!!

Après-midi, repos à l'ombre, cela va sans dire. Mais dans le c-car, il fait presque 40° ! Vers 17 h, nous allons acheter pain, steak de bœuf, fruits et gâteaux au miel, pour la suite du voyage.   Info : le ramadan se terminera mercredi.

 

L 3 juin :  Avant de quitter Ounara, nous allons visiter le vignoble du Val d'Argan, à 800 m du camping. Il a été créé il y a une vingtaine d'années par un viticulteur français de Châteauneuf du Pape. Il a introduit ici les mêmes cépages et il vinifie son vin pour en faire des bouteilles d'exception au Maroc. Dans le vignoble, il a installé des chambres d'hôtes de charme près d'une piscine magnifique, et un restaurant ouvert à tous. Nous n'assiterons pas aux vendanges, qui auront lieu fin juin !

Nous faisons une dégustation (payante) et n'achetons (vu le tarif) que 4 bouteilles de blanc, avant de reprendre la direction de Safi. Nous y passerons 2 nuits au "Camping Municipal International". La route est bien revêtue, elle est bordée d'agaves, d'eucalyptus et d'oliviers contre-plantés de céréales (déjà moissonnées) ou de maïs dont le rendement nous semble faible. Nous activons la clim de la cabine, car la t° monte jusqu'à 39° à 13 h 30.

Surprise en arrivant au camping : il est vide car fermé !!! Décidément, les "municipaux" n'ont plus la cote, et les villes revendent les terrains à des promoteurs pour en tirer de substantiels bénéfices ??!! Bref, nous garons juste en face dans une impasse et nous passons une nuit bien calme.

 

Ma 4 juin : Nous descendons vers la médina de Safi, pour admirer les poteries magnifiques fabriquées ici depuis des siècles. Mais nous sommes surpris cette année d'y trouver aussi des produits fabriqués ailleurs, ainsi que des poteries aux décors si horribles qu'on se demande à qui ils arrivent à les vendre ! Puis nous nous promenons dans la petite médina, nouvellement classée au patrimoine de l'UNESCO : une large allée centrale, qui est réduite par les étals qui en "mangent" une partie de chaque côté. On y voit des boutiques de toutes sortes, comme partout : vêtements féminins et masculins, tenues de sport pour hommes, chaussures, bijoux, parfums, etc... Il y a aussi un petit souk de fruits et légumes, et bien sûr un petit souk de poteries.

Après cette petite balade, nous allons "Chez Hosni", petite gargote de 16 m² + 9 m² de terrasse avec 4 tables pour manger. Nous y avions réservé la veille, sur recommandation de la propriétaire de "La Découverte" à Essaouira, un tajine de St. Pierre au beurre safrané, suivi d'un tajine de fruits en dessert. Nous dégustons ces 2 plats délicieux sans pouvoir les terminer, tant ils sont copieux... Mais Hosni nous propose d'emporter les restes pour manger le soir, et en plus, il nous offre à chacun un cadeau ! Nous avons passé un très agréable moment avec lui en discutant sur des sujets très divers. Puis nous retournons dans la médina où il est difficile de se frayer un chemin à cette heure-ci : demain, ce sera la fin du ramadan, donc fête familiale où chacun s'habille bien, les femmes se font décorer les mains ou les pieds au henné, les enfants reçoivent des cadeaux.

Lors de la clôture du ramadan, il pas d'école pendant plusieurs jours, les banques et les administrations sont fermées.

Dans la nuit de dimanche à lundi, nous repasserons à l'heure normale : nous n'aurons plus qu'1 h de décalage avec la France (à 12 h au Maroc, il sera 13 h en France).

 

Vers 15 h 30, nous quittons la ville et nous remontons jusqu'à Oualidia par la côte. Nous  longeons des falaises qui atteignent 50 m par endroits. Tout le long de la route, des pêcheurs à la ligne proposent leurs prises aux voyageurs. En approchant de Oualidia, la côte s'abaisse, de grands jardins sont cultivés en bordure de mer, et la ville bénéficie d'une superbe plage. Nous nous installons à 17 h sur le vaste et beau parking qui remplace l'ancien camping municipal !

 

Me 5 juin : Ciel gris au réveil, qui ne s'éclaircira que vers 13 h.  Balade au village et sur la plage le matin. Balade à vélo l'après-midi, où nous avons affronté les vents forts et froids sur le haut de la falaise. Mise à jour du site dans l'après-midi, devant une tarte à l'orange, au resto face au parking.

 

J 6 juin : Ciel bleu et chaleur dès le matin, mais vent toujours présent (nous sommes au bord de l'Océan !) Problème technique ce matin : le panneau solaire semble ne plus alimenter la batterie de cellule, et nous tombons en panne de courant. J'essaie de comprendre en lisant les différentes notices du c-car, mais je n'arrive pas à déterminer ce qui cloche. J'en parle au gardien du parking. Il appelle un électricien qui viendra l'après-midi.

Nous partons au parc à huîtres en déguster une douzaine. Elles sont élevées sur place et sont vraiment délicieuses.

Peu de temps après notre retour, l'électricien arrive. Il teste chaque partie de l'alimentation solaire, et conclut que c'est la batterie qui est en cause : elle ne tient plus la charge, elle est à changer. Il se propose d'aller l'acheter pour nous. Une heure après, la batterie neuve est montée, et tout rentre dans l'ordre.

 

V 7 juin : Le ciel très nuageux à 7 h se dégage 2 h plus tard pour laisser place à un beau bleu parsemé de nuages décoratifs, et il fait 21°. 

Nous quittons notre parking d'Oualidia vers 10 h pour faire du change et du gasoil, puis nous longeons la côte vers El Jadida et Dar Bouazza, 25 km au Sud de Casablanca où nous passerons quelques jours au "Camping International Oasis" (160 km). Il fait beau et chaud, mais un vent frais souffle...

Depuis Oualidia, nous longeons une lagune très longue qui est encore exploitée en marais salants. Elle est séparée de l'Océan par un cordon de dunes et une barre rocheuse. Entre les dunes et la falaise (où passe la route côtière), tout l'espace est cultivé de manière intense. Nous avons vu : maïs, céréales (déjà moissonnées), tomates de pleine terre, poivrons, navets, coloquintes, concombres, choux et d'autres qu'on n'a pas vus. Le revêtement routier n'est pas super, mais ça roule et c'est Colette qui conduit aujourd'hui. Il faut être très attentifs aux camions qui roulent vite et ne s'écartent pas. Quant aux "grands taxis", ce sont de véritables assassins qui roulent TRÈS vite et doublent souvent de manière dangereuse.

Vers El Jadida, la route traverse une zone industrielle et portuaire très importante : centrale électrique, pétrole, gaz, phosphates (venant de Khouribga), etc...

De plus, la route est en travaux, non terminés, mais arrêtés et laissés à l'abandon semble t-il. Notre moyenne tombe à 20 ou 30 km/h. El Jadida possède au moins 1 golf, et 1 hippodrome qui organise des courses hippiques. Le bord de mer est assez joli, mais pas le reste, comme d'habitude.

Après El Jadida, les cultures se font généralement sous serre entre la dune et la route. Nous arrivons enfin à Dar Bouazza à 16 h 30, au "Camping Oasis" dans lequel nous avons fait connaissance avec Nicole et Christian en 2008. Il a subi quelques modifications, mais son état est lamentable : sanitaires sales et pas entretenus : faux plafond à-moitié écroulé et fils électriques dénudés apparents, douches et WC qui fuient de partout, robinets cassés, pas de bacs à vaisselle ! D'ailleurs, nous avons été 3 occupants au maximum. Il n'est donc pas rentable, je pense, et sera un jour fermé et remplacé par des immeubles, comme  ailleurs !

 

S 8 juin : Beau et chaud aussi aujourd'hui. Le matin, petite balade en bord de mer (à 2 km du camping) avec les vélos . Nous y cherchons un spot Wifi, car le camping n'en est pas équipé ! Nous trouvons un resto connecté qui nous donne le code et nous pouvons relever notre courrier sur le smartphone, et joindre la famille. Nous ne mettrons pas le site à jour avant de quitter Dar Bouazza ...

Le bord de mer possède une longue plage de sable, fin comme sur nos plages des Hauts de France. Mais la barre rocheuse interdit la baignade, et l'Océan est toujours dangereux au Maroc ! En face, de l'autre côté de la route, des immeubles de vacances ont été construits bien compacts, souvent jusqu'en haut du plateau. Certains sont jolis et bien aménagés, mais d'autres ne donnent pas envie d'y venir passer les vacances ! Bref, le Maroc restera longtemps encore un pays de contrastes saisissants s'il continue dans cette voie !

Après-midi, lessive pour Colette, dans notre petite machine, car il n'y en a pas non plus au camping !

 

D 9 juin : Ciel gris le matin, qui se dégage peu à peu, et vent froid. Colette continue ses lessives, car la machine est petite. Seconde sortie à vélo pour rejoindre le resto connecté et relever notre courrier.

Après-midi : jeux de société au soleil, retour à la plage à vélo et achats alimentaires.

 

 

L 10 juin :  Aujourd'hui, nous avons décidé d'aller le long de la mer et de manger au restaurant. Nous enfourchons nos vélos, et nous voilà partis vers le 1er, que nous avions repéré hier.  La carte nous paraît chère, et de toute façon, il n'y a aucun client aujourd'hui. Nous poursuivons nos recherches. Dans le 2ème, où il y a des gens sur la terrasse, une équipe de cinéma (ou de TV) est en train d'enregistrer une scène. Personne n'est servi et nous ne savons pas  dans combien de temps nous pourrons manger. Au suivant !... Dans celui-là, il n'y avait que des sushis. Nous en visitons encore 2 sur la plage, où la musique braille à tue-tête. Nous décidons de rentrer au c-car manger nos restes ! Après-midi, achat de fruits et légumes (à vélo, car à 3 km du camp). De retour, nous rangeons nos affaires pour partir demain matin.

 

 

Ma 11 juin :  Départ à 9 h 15 vers l'Est pour rejoindre Khourigba, grand centre d'exploitation des phosphates au Maroc. Avec 13 % de la production mondiale de phosphates naturels, le Maroc est le 2ème producteur mondial après la Chine (44 %). J'espère pouvoir visiter, même de loin, quelques installations.

Avant d'arriver à destination, nous traversons de grandes plaines céréalières : maïs et céréales diverses dont les moissons sont terminées. Des vaches et des moutons pâturent sur les chaumes. Nous traversons la ville de Berrechid : belle ville avec des bâtiments de belle facture très bien entretenus, entourés par de belles pelouses bien vertes. Ça change de ce que nous avions vu jusqu'à présent ! Plus loin, nous observons beaucoup d'usines de fabrication de parpaings, de briques et de céramiques diverses (carrelages et objets sanitaires). Il y a aussi de grandes plantations de cucurbitacées.

Nous arrivons à Kouribga en fin de matinée et nous nous garons sur un parking d'hypermarché "Marjane", à côté d'un McDonald's, pour capter la wifi. Nous achetons 2 parts de paëlla au Marjane, et nous mangeons sur place.  De retour au McDo, je demande pour avoir la wifi, mais on me dit qu'il n'y en a pas, et on m'indique un autre magasin du centre commercial. Là, pas de problème, et nous lisons et répondons à nos courriers pendant 1 heure, en dégustant un thé à la menthe. La circulation assez dense en ville m'empêche d'arrêter pour prendre des photos.

Nous nous mettons ensuite en quête d'installations minières en sortie de ville. Mais quand nous arrivons, nous trouvons des bâtiments neufs et modernes sur l'ancien carreau de fosse. Demandant des renseignements à un agent de sécurité, il nous conduit dans un des bâtiments et nous trouve quelqu'un pour faire une visite guidée. Mais cette agréable jeune fille nous indique qu'il n'y a plus rien ici, sauf une Ecole 42. Ce genre d'établissement a été créé par Xavier Niel, fondateur de Free (descendre en fin de page, "Ecole 42"). Bâtiment ultra-moderne, déco très originale, installations d'avant-garde.

A la fin de la visite très intéressante, elle nous dit qu'elle peut seulement nous donner quelques renseignements sur l'extraction et la production des phosphates, mais il n'y a aucune possibilité de visite, pour cause de danger. D'ailleurs, il n'y a plus de mines, ce ne sont que des carrières à ciel ouvert, et nous ne pourrions rien voir. Mon idée de visite tombe donc à l'eau, et je ne peux que photographier les restes de la 1ère mine, qui sera bientôt réhabilitée en centre historique et de culture.

Après concertation avec Colette, nous décidons de rejoindre de suite la côte par autoroute jusqu'à Mohammedia, au Nord de Casablaca.


Fin de ce "Carnet 5"